« Jamais la première fois sur le patient. », un des principes de base de la simulation dans les soins. Considérée comme une pratique pédagogique innovante, la simulation occupe de plus en plus une place importante dans la professionnalisation des étudiants en santé. Au travers de scénarii élaborés par les équipes d’IFSI et de médecins de l’AP-HP, les apprenants mettent en application leurs connaissances théoriques en s’appuyant sur l’expérience acquise lors des stages.
Depuis 2019, des étudiants de 3e année de l’IFSI Pitié-Salpêtrière, de 4ème année de médecine et des internes urgentistes et d’anesthésie-réanimation ont bénéficié de la simulation en santé autour de trois thématiques différentes : l’annonce d’un dommage lié aux soins, la gestion d’un patient en crise et enfin la prise en charge d’une victime d’attentat.
La simulation avec un patient simulé
Les 2 premières thématiques ont été abordées avec la participation d’un « patient simulé », par un formateur de l’IFSI qui joue le rôle d’un patient le temps du scénario.
Filmé pendant l’exercice, les étudiants ont du prendre en charge ce patient en crise.
Apprendre sur un mannequin haute-fidélité
Intitulé projet MARCHE*, cet exercice traite de la dernière thématique, prise en charge d’un patient blessé lors d’un attentat. Dans le laboratoire de simulation de la faculté de médecine de Sorbonne Université, ce projet pédagogique a été pensé et mis en œuvre par le Dr Marie Borel, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Kévin Deniau et Anne Papas, cadres de santé formateurs ont piloté le projet au sein de l’IFSI. L’exercice a consisté à prendre en charge en équipe une victime d’un attentat, selon la méthode MARCHE, utilisée par le service de santé des armées.
Grâce au soutien de l’ARS, les étudiants se sont entraînés sur un mannequin de simulation haute-fidélité, équipé de nombreux dispositifs technologiques permettant d’obtenir beaucoup de réalisme.
Après un briefing réalisé par les formateurs sur le scénario, les étudiants ont joué le rôle de soignants.
Après l’exercice, les gestes techniques et la gestion de la situation ont été analysés et discutés et chacun a pu s’auto-évaluer et envisager les points forts et les axes d’amélioration.
Au-delà des compétences techniques, l’équipe pédagogique fait en sorte à travers ces exercices que les étudiants acquièrent des compétences non techniques comme le leadership, la coordination ou encore la coopération interdisciplinaire. Cette collaboration médecin-infirmier permet à ces futurs professionnels d’apprendre à travailler ensemble et gérer des situations en équipe dans une bonne cohésion.
Devant ce premier bilan très positif, ces expériences pédagogiques seront reconduites.
* Inspirée des méthodes utilisées par les services de santé d’autres pays, MARCHE (M : massive bleeding, A : airway, C : circulation, H : hypothermie et head E : évacuation) est une méthode française désignée par l’acronyme anglais récapitulant la conduite à tenir face à une personne victime d’un attentat (plaie par balles et gestion des hémorragies).